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Genèse… Mai 68 : j’ai un peu moins de 13 ans, je quitte la banlieue parisienne en coccinelle Volkswagen avec Josie 14 ans, sa mère, amie de la famille et deux chiens. Cette période mouvementée sans transport en commun, c’est le moment idéal que choisit cette voiture pour tomber en panne, une bielle coulée ne se répare pas en quelques heures ! Peu de gens disposent du téléphone, il est donc très difficile de prévenir qui que ce soit, bref un joli casse-tête pour cette mère de famille avec sa fille, deux chiens et ce gosse qu’on lui a confié. Après discussion, il est décidé que Josie part en stop avec sa mère et un des chiens ; quant à moi, je pars seul avec l’autre chien direction Saint-Servais dans les Côtes du Nord, soit environ 400 kilomètres. C’est ma première expérience de voyageur, qui s’avèrera être une très bonne école pour le reste de ma vie. Sur la route Depuis l’adolescence je fais des projets de voyages ; en Europe, en Afrique, voir même de tour du monde. Nous sommes en mai 1981, je décide de partir, direction l’Afrique. Ensuite…aller là où le vent m’emportera, pour le moins cher possible. Programme pour le moins très simple. Première étape, Nice, un ferry flambant neuf me conduit en Corse, ensuite Sardaigne et Sicile. Pour rejoindre la Tunisie j’embarque cette fois sur un ferry dont c’est le dernier voyage, quel contraste ! Beaucoup d’autostop un peu de bus me voilà rapidement dans le sud algérien. A In Salah, j’opte pour un changement de cap à l’Ouest vers Reggane. Pourquoi ? Je n’en sais rien, c’est écrit sur le sable. Nous sommes à la mi-juin et il fait très chaud. Pour rejoindre le Mali, je dois passer par Bordj Mokhtar. La SNTV (Société nationale de Transport des Voyageurs) vient de mettre en service entre Adrar et Bordj « la gazelle », un hybride de couleur orange, résultat surprenant mais efficace du croisement entre un camion et un autocar. A Reggane, |
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nombreux sont
les passagers qui veulent y monter. Il n’y a qu’une seule
place et je suis l’élu ; je suis mal à l’aise
vis-à-vis des autres, mais content de partir et de ne pas rester
une semaine de plus à boire de l’eau salée. |
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pas,
de toutes façons cela n’a guère d’importance,
seul le voyage compte. Le lendemain, j’embarque sur un camion, je me trouve une place douillette sur les sacs de dattes et de thé, entre les pains de sucre et les bidons d’huile. Voyager en haut du chargement à cette période de l’année, c’est comme être à l’entrée d’un four avec un sèche-cheveux sur le visage. L’Adrar des Ifoghas est traversé de nuit, je ne me rappelle donc de rien. A Gao, je trouve un camion pour Mopti, la piste est très pénible et le camion vide de marchandise saute de tous les côtés ; avec les autres passagers, je m’abrite des rayons du soleil sous une bâche. Aujourd’hui pour rejoindre cette ville avec le macadam et les bus, c’est de la rigolade. Un des Michel m’avait conseillé de visiter le Pays Dogon, un taxi brousse me conduit à Bandiagara. Ces voitures transportent souvent vingt-cinq personnes et plus. A force de les utiliser je finis par améliorer mes conditions de voyage, par exemple en mettant sous mes fesses, si peu rembourrées, mon sac de couchage, assis plus haut je colle moins à mes voisins et j’encaisse mieux la tôle |
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ondulée
et autres cahots. Pour accéder au pays Dogon, je loue une mobylette,
un « petit », assis sur le porte bagage me guide jusqu’en
haut de la falaise qu’il me faut descendre pour rejoindre Kani
Kombolé. Au village on m’invite à dormir et manger.
Dans les environs, il n'y qu'un blanc |
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