En 2009, je décide de créer un fond d'archives pour l'Adrar des Ifoghas. Je commence par les archives militaires à Vincennes. Pendant de nombreuses années, j'étais de ceux qui descendaient des voitures en Afrique pour les revendre. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je suis tombé sur le rapport du lieutenant Philippe de Kerviler. J'avais sur ma table l'histoire de quelqu'un ayant réalisé un exploit et qui était resté quasiment inconnu. Les expéditions Renault, Citroën, la Compagnie Générale Transsaharienne, m'étaient connues mais de Kerviler je n'en avais jamais entendu parler. J'ai eu la chance de traverser le Tanezrouft avec des voitures certes d'occasions, mais pour autant nettement plus facile à conduire, d'un entretien nulle et surtout sur une piste qui avait perdue sa virginité depuis fort longtemps. De Kerviler rencontre par hasard Lallemand dans le nord de l'Algérie, ils sont les premiers à traverser le Sahara en automobile en été, de surcroît avec une voiture d'occasion, pour un budget ridicule, si on le compare à ceux des grandes firmes automobiles. J'aime à dire que Lallemand est très certainement le premier autostoppeur transsaharien.

Quand je descendais des voitures dans les annnées 80, on osait à peine s'éloigner de la piste. Pour de Kerviler et Lallemand la piste à commencé depuis le nord de l'Algérie et dans le Tanezrouft, ils étaient seuls, seuls, seuls.

J'ai voulu sur ce site, laisser une petite place à ce monsieur pour honorer son exploit. Je ne le connais pas, mais j'ai eu la chance de pouvoir retrouver sa fille qui a consenti confier des documents. J'aimerai bien maintenant retrouver des descendants de Lallemand afin de pouvoir compléter ma documentation. De Kerviler comptait réaliser sa traversée seul, mais je pense que sa rencontre avec cet autostoppeur lui a été très salutaire.

L'exploit ne s'est pas arrêté à traverser le Sahara puisque qu'ils sont allés ensuite à Niamey, Ouagadougou et Bamako avec la Citroën. Ensuite ce fut le train jusque Dakar, puis le bateau jusqu'en France.